Ligue des champions de la CAF 19/10/2010 - 12:13
Quand Badry perd les pédalesConférence houleuse d’après-match, ES Tunis-Al Ahly (1-0) pour le compte de la demi-finale retour de la ligue des champions africaine . L’enceinte de Radès résonne toujours des échos du triomphe sang et or. Le coach d’Al Ahly, Houssam El Badry s’installe derrière la nuée de micros tendus par les médias et engage une charge féroce et implacable: «Aujourd’hui, ce n’est plus évident de se sentir fier de son appartenance à l’Afrique.
L’arbitre Joseph Lamptey vient de donner la plus mauvaise image qui soit du foot du continent noir. Pourtant, bien avant cette deuxième manche, j’avais prévenu qui de droit que le referee ghanéen ne possédait aucune expérience de ce genre de rencontres du plus haut niveau. Il est vraiment révoltant que la décision se fasse sur une erreur arbitrale aussi grossière. De mon point de vue, l’Espérance ne mérite pas de se qualifier pour la finale».
Son réquisitoire achevé, le successeur du Portugais José Manuel, qu’il n’avait jamais réussi à remplacer dans le cœur des millions de tifosi ahlaouis demande aux journalistes sur un ton impérieux d’observer le silence pour le laisser s’exprimer. Visiblement, il n’y avait pas moyen de discuter avec, ou de contester quoi que ce soit. El Badry n’aime pas qu’on le contredise ou qu’on lui apporte un argument guère de son goût.
Alors il prend son «courage» à deux mains et plante les journalistes, quittant la salle sans aucune excuse.
On avait vu par le passé un tas d’entraîneurs mauvais perdants. Le coach du champion d’
Egypte se trouve maintenant sur un siège éjectable, et c’est la seule excuse qu’on puisse trouver à tant de nervosité, sinon à autant de manque de fair-play qui jure avec une semaine exemplaire à tous les points de vue dans les relations entre ces deux clubs mythiques du foot continental. Mais ne dit-on pas que le style, c’est l’homme?
En tout cas, d’orès et déjà, comme autant de ballons d’essai, les médias égyptiens rapportent que le Français Philippe Troussier pourrait succèder à Houssam El Badry qui n’était jamais entré dans les grâces du public ahlaoui.
Mais à vrai dire, au-delà des erreurs arbitrales (une décisive au Caire, favorable aux Egyptiens; une autre non moins décisive à Radès favorable aux Tunisiens) qui, comme dans une justice divine, renvoient tout le monde dos-à-dos, le club du siècle en Afrique entame là une phase de déclin qu’El Badry aurait tort d’éluder, ou de lui opposer un aveuglement primaire. C’est la fin d’un cycle écrit par le talent d’Aboutrika, Baraket, Jomaâ et bien avant, par El Hadhry, parti ailleurs depuis deux saisons, que scelle la victoire de l’Espérance.
Dimanche soir, dans la brume de Radès, c’est un peu à une passation de pouvoir qu’a assisté le foot du continent noir. Mais El Badry s’obstine à s’opposer au mouvement implacable de l’histoire. Avec le risque, bien évident, de devoir subir un jour très proche le retour de manivelles. Eurosport